Un incendie dans l’entreprise : vous ne voulez sans doute jamais en faire l’expérience. Les risques d’incendie semblent souvent minimes, mais ils peuvent pourtant se produire. Chaque année, 1 PME sur 40 est victime d’un incendie. En 2000, la société Verellen était l’une d’entre elles.
Marijke, copropriétaire, raconte son histoire pour sensibiliser le plus grand nombre d’entreprises à l’importance de la sécurité incendie.
“C’était le 20 mars 2000. À trois heures du matin, le téléphone sonne, il n’arrêtait pas de sonner. Finalement, je suis descendu et j’ai décroché. Au bout du fil, la voisine de notre magasin de bois. Elle nous dit qu’il valait mieux que nous venions sur place parce qu’il y avait un incendie. Nous étions encore endormis, mais j’ai entendu dire que c’était grave et nous sommes donc partis immédiatement. Lorsque nous sommes arrivés là-bas, la porte avait déjà été ouverte par les pompiers. Au début, on nous a empêché d’approcher parce qu’ils ne savaient pas que nous étions les propriétaires. Entre-temps, nous avions également prévenu mes beaux-parents. Mon beau-père était tellement bouleversé lorsqu’il a vu les flammes qu’il a pris un seau d’eau et a essayé d’éteindre le feu. Il se promenait vraiment dans l’entrepôt, vaincu, tout comme mon mari. C’est le travail de leur vie, vous êtes très désemparé. Le sol se dérobe sous vos pieds.”
“L’incendie a été découvert par hasard par une patrouille de police pendant le week-end du carnaval à Leopoldsburg. Lorsque les voisins ont remarqué l’incendie, les flammes traversaient déjà le toit. Le feu s’est déclaré dans le coin d’un mur à cause d’un court-circuit près du bac de trempage. Il y avait énormément de lumière et de chaleur. On ne pouvait pas se tenir à moins de 20 mètres tellement la chaleur était torride. La haie située sur le côté était complètement rougeâtre à cause de la chaleur. Dans ce même coin, il y avait toutes les fenêtres VELUX en carton. Le carton brûlait incroyablement vite.
Les pompiers ont fait le maximum. Nous leur sommes extrêmement reconnaissants d’avoir fait en sorte que les dégâts soient réduits au minimum. Heureusement, il n’y avait pas beaucoup de vent cette nuit-là, sinon cela aurait été bien pire, peut-être que tout aurait disparu. Aujourd’hui, les dégâts se limitent à environ un tiers de l’ancien entrepôt. Ce matin-là, tout le village semblait sentir le feu. J’ai regardé où se trouvaient les fenêtres VELUX, seules quelques tiges de fer étaient encore debout, tout le reste avait disparu.”
“Dans l’entrepôt, il y avait aussi un camion et des chariots élévateurs. On pouvait voir leurs rétroviseurs latéraux fondre complètement. Les pompiers ont aidé à retirer quelques paquets de matériel de l’entrepôt et à protéger le camion. Malheureusement, dans un incendie, on perd toujours quelque chose. Grâce à leur aide, nous avons pu sauver ce qui pouvait l’être. Les pompiers avaient aménagé un passage à l’abri du feu dans l’entrepôt, de sorte que l’incendie ne pouvait pas se propager à l’arrière. Ils avaient de l’eau jusqu’aux genoux et ils étaient nombreux. Des volontaires des corps de pompiers de Leopoldsburg et de Lommel ont éteint le feu à tour de rôle, tandis qu’en bas, nous leur préparions du café. La police et même la presse se sont soudainement retrouvées sur notre site.”
“La société est une entreprise familiale, mon mari n’a jamais rien connu d’autre. Il était complètement sous le choc et ce n’est qu’après ce bouleversement, que les tracas ont commencé. Tout d’abord, il n’était pas certain que nous puissions poursuivre les activités de l’entreprise, car nous devions à nouveau déposer une demande de permis. L’entreprise est située dans une zone résidentielle. Il y avait donc un risque que la municipalité ne nous autorise plus à continuer à travailler sur ce site. Nous devions vraiment repartir de zéro. Heureusement, nous avons obtenu la confirmation que nous pouvions poursuivre nos activités. Pour autant que je sache, si vous n’obtenez pas de permis et l’histoire s’arrête là.“
“L’assurance et la contre-expertise sont à l’affût lorsqu’ils entendent parler d’incendie. Vous devez être en mesure de rédiger des documents tels que des factures d’achat et de vente. En outre, vous devrez également être en mesure de prouver ce qui a été perdu à l’aide de factures et de photos. Heureusement, ma belle-mère avait la bonne habitude de prendre des photos du contenu de l’entrepôt à chaque Noël et à chaque Pâques. Nous savions donc qu’il y avait encore des photos assez récentes. Nous avons également pu présenter tous nos documents parce qu’ils étaient conservés ailleurs qu’à l’endroit où l’incendie s’était déclaré. Sur base de ces documents, nous avons pu prouver l’état des stocks. Heureusement, la compagnie d’assurance a tout de suite vu que l’entreprise fonctionnait bien et qu’il n’y avait pas d’intention malveillante. Elle a donc pu agir assez rapidement. Heureusement, parce que nous ne pouvions pas payer de notre poche. En effet, à l’époque, nous venions de reprendre l’entreprise de mes beaux-parents, ce qui signifiait que nous avions un prêt à rembourser, que nous payions un loyer à nos beaux-parents, ….. Incendie ou pas, tout continue bien sûr. La compagnie d’assurance vous rembourse, mais uniquement sur la valeur d’achat, c’est-à-dire ce que l’équipement valait encore à ce moment là. Les chariots élévateurs que nous avions perdu dans l’incendie n’étaient plus neufs, mais il fallait bien finir par en acheter de nouveaux”.
“Dans ces moments d’incertitude, on panique. On ne sait pas comment procéder. Un psychologue spécialisé dans les traumatismes a alors commencé à parler à Johan. Ce qu’il lui a dit était tout à fait vrai: on peut réparer, personne n’est mort. Grâce à l’intervention rapide de la compagnie d’assurance, nous avons pu reconstruire rapidement les dégâts. En l’espace de trois mois, l’entrepôt était comme neuf. Nous n’avons pas fermé, ce qui était bien. Malgré la gravité de la situation, il faut lui donner une place et essayer de la relativiser. Nous devons aller de l’avant, non seulement pour l’entreprise, mais aussi pour le personnel. Nous employions 12 personnes à l’époque et nous avons toujours été en mesure de les maintenir au travail, personne n’a été mis au chômage. Nous avons également reçu de l’aide et un soutien inattendu, ce qui était gratifiant. Nous avons reçu des appels d’entreprises de tentes agricoles et de plusieurs marchands de bois qui ont proposé de nous aider pour les livraisons ou pour notre stock de bois.”
“Nous sommes toujours effrayés lorsque nous recevons des appels téléphoniques la nuit. Récemment, nous avons reçu un autre appel de ce type de la part de nos voisins. Ils pensaient avoir vu du feu. Nous sommes venus ici avec empressement. Les voisins avaient appelé les pompiers, qui étaient déjà sur place. Je leur ai demandé où le feu s’était déclaré, mais heureusement, il s’agissait d’une fausse alerte. Ce jour-là, c’était la pleine lune et elle brillait sur l’eau du bac de trempage et se reflétait sur le plastique. Sur la vidéo prise par les voisins, on avait effectivement l’impression que le plastique brûlait. La municipalité est également arrivée et a proposé de jeter un coup d’œil avec le drone pour s’en assurer. Il y a quinze jours, nous avons reçu un autre appel parce qu’ils pensaient avoir vu un feu, heureusement, cette fois encore, il s’agissait d’une fausse alerte. Mais la peur demeure.”
“Après l’incendie, nous avons commandé une analyse des risques pour savoir comment nous protéger davantage contre le feu. Nous sommes désormais équipés d’extincteurs, de chariots d’incendie, de systèmes de caméras, de détecteurs… Nous faisons des exercices avec le personnel pour leur apprendre comment agir en cas d’incendie. Nous avons déplacé les bacs de trempage et l’électricité est vérifiée chaque année pour éviter les courts-circuits. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour minimiser les risques d’incendie. Bien sûr, on espère qu’une telle chose ne se reproduira jamais. Je ne voudrais pas revivre une telle expérience.”
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